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Nordahl Lelandais : retour sur les moments importants de l’affaire

Ce lundi 31 janvier, le procès de Nordahl Lelandais s'ouvre. Il sera jugé pour l’enlèvement, la séquestration et le meurtre de Maëlys de Araujo par la cour d’assises de l’Isère. Retour sur les moments clés de l’affaire.


Nordahl Lelandais est attendu à la cour d’assises de l’Isère, ce 31 janvier. (crédit : Maxppp / Sylvain Muscio)


A compter de ce lundi 31 janvier, et pendant deux semaines, Nordahl Lelandais comparaît devant la cour d’assises de l’Isère pour l’une des affaires les plus médiatiques de ces dernières années. Il s’agit de l’enlèvement, la séquestration et le meurtre de Maëlys de Araujo, âgée de 8 ans, dans la nuit du 26 au 27 août 2017, lors d’un mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère). Ce dernier avait déjà été condamné à 20 ans d’emprisonnement concernant le meurtre de Arthur Noyer lors d’un procès en mai dernier. Cette fois-ci, l’accusé risque jusqu’à la réclusion criminelle.


  • Le début de l’affaire

C’est le samedi 27 août 2017 que le cauchemar commence pour les parents de la petite Maëlys. Un jeune couple fête son mariage, accompagné de 180 invités, dans la salle polyvalente de Pont-de-Beauvoisin, en Isère. Parmi les invités, il y a la cousine du marié, son époux, ainsi que leurs deux filles : Maëlys et sa sœur Colleen.


C’est aux alentours de 3 heures du matin que la famille de Maëlys se rend compte de sa disparition. Le DJ va rapidement passer un appel au micro pour demander aux convives s’ils ne l’ont pas aperçu. Les recherches commencent immédiatement : les invités fouillent les moindres recoins de la salle, scrutent l’internat du lycée voisin, ainsi que les alentours. La gendarmerie arrive sur les lieux à 4h25 mais la petite fille reste introuvable.


Un dispositif conséquent est alors mis en place. Un appel à témoin avec la photo de Maëlys va être diffusé dans la presse et les gendarmes commencent à auditionner l’ensemble des invités du mariage. Deux chiens vont également flairer la trace de l’enfant dans la salle des fêtes et sur le parking. Les enquêteurs vont donc rapidement imaginer que la petite fille est montée à bord d’une voiture.


  • Un comportement étrange

Dans les jours qui ont suivi, les recherches se sont poursuivies. Pendant l’audition des invités, plusieurs témoignages font échos de la présence d’un homme dont le comportement a suscité la curiosité durant la soirée. Ce dernier, âgé d’une trentaine d'années, aurait parlé plusieurs fois avec Maëlys en lui montrant des photos de ses chiens. La petite fille aurait ensuite demandé l’autorisation à ses parents si elle pouvait aller les voir. Lors des recherches, l’homme n’a pas participé et s’est éclipsé juste avant l’arrivée de la gendarmerie. Au vu du contexte et de l’inquiétude par rapport à la disparition de l’enfant, le marié a souligné une attitude bizarre” vis-à-vis de cet homme.


Pendant son premier interrogatoire, Nordahl Lelandais affirme ne pas connaître la petite Maëlys. Mais plusieurs éléments contredisent ses dires : les traces de griffures sur son épaule gauche, sa main droite, son genou gauche ainsi que son mollet, un téléphone éteint pendant la nuit des faits et le nettoyage, très minutieux, de sa voiture dès le lendemain de la soirée. Lors de sa deuxième audition, ce dernier change de version et admet avoir discuté avec elle de ses chiens. Toutes ces preuves mènent à une garde à vue du suspect, le 31 août, et son véhicule est saisi.


  • La voiture, principale preuve de l’enquête

Par manque de preuves, les gendarmes vont relâcher Nordahl Lelandais dès le 1er septembre. Le parquet de Grenoble décide d’ouvrir une information judiciaire contre X des chefs “d’arrestations, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire de mineure de 15 ans”. Les enquêteurs s’intéressent de très près à l’Audi du principal suspect. Et ils s’avèrent qu’ils ont eu raison puisque l’ADN de Maëlys est identifié le 2 septembre, sur un bouton d'allumage des feux du véhicule. L’ancien militaire est placé en garde à vue une seconde fois.


  • La mise en examen

Au cours de son interrogatoire, Nordahl Lelandais va d’abord contester les faits. Mais une fois confronté à la présence de l’ADN de la fillette, il admet qu’elle est montée à l’arrière de sa voiture pour vérifier que les chiens ne s’y trouvaient pas. C’est ce qui expliquerait la présence de son ADN, d’après lui. Il mentionne également la présence d’un petit garçon blond qui l’aurait accompagné. Quelques jours plus tard, les enquêteurs vont avoir la confirmation que c’est faux. Par conséquent, le suspect est mis en examen.

  • La piste du meutre retenue

Après les derniers éléments de l’enquête, le procureur de la République de Grenoble émet un réquisitoire supplémentaire de mise en examen pour “le meurtre précédé d’un autre crime” sur Maëlys. Des images de vidéosurveillances du centre-ville de Pont-de-Beauvoisin ont repéré le véhicule de Nordahl Lelandais à 2h47, le soir des faits. A côté du conducteur se trouve un “passager de petite taille”, vêtu d’une “tenue très claire”, avec les mêmes caractéristiques que la robe portée par Maëlys. A son retour, vers 3h56, une seule silhouette est présente : celle de Nordahl Lelandais. Cette fois, les enquêteurs ont la preuve que Maëlys a bien été enlevée lors du mariage.


Interrogé en novembre, l’accusé maintient ses propos et affirme que l’Audio repérée sur les caméras n’est pas la sienne. Les enquêteurs continuent tout de même d’examiner chaque prélèvement effectué dans la voiture du suspect. En février 2018, une trace "brunâtre", analysée comme étant du “sang humain”, est retrouvée sous la garniture du coffre. Il s’agit bien du sang de Maëlys.


  • Les aveux et la découverte du corps

Face à cette preuve, Nordahl Lelandais craque et avoue avoir tué l’enfant “involontairement”. Il manifeste aussi son intention d’aider les enquêteurs à retrouver son corps, en expliquant qu’il a “paniqué” ce soir-là. L’ancien militaire est aussitôt amené à son domicile où il prétend avoir déposé le corps de l’enfant “le long d’un cabanon”, dans un premier temps. Il l’a ensuite “déplacé” en revenant du mariage. En fin d’après-midi, la brigade cynophile découvre les “premiers ossements et quelques fragments de vêtements”, nichés dans une cavité. Après le déneigement, les enquêteurs tombent sur un trou dans lequel se trouvent de nombreux ossements. Les analyses génétiques confirment qu’il s’agit “très fortement” du squelette de Maëlys.


  • La reconstitution des faits

Nordahl Lelandais va être amené sur les différents du drame. La reconstitution va durer pendant près de 6 heures. Il explique aux gendarmes comment il a exfiltré Maëlys de la salle de mariage pour la faire monter à bord de son véhicule. Il reproduit également les gestes fatals sur un mannequin et mène les enquêteurs jusque chez lui et à l’endroit où il s’est débarrassé du corps de la fillette.


  • La préméditation et le viol non retenus

Pour les parents de Maëlys, il est certain que l’homme a sexuellement abusé leur fille. Le sentiment est partagé par le parquet de Grenoble qui, en septembre 2019, demande la mise en examen de Nordahl Lelandais pour “homicide volontaire précédé ou suivi d’un viol”. Ces qualifications pénales ne seront finalement pas retenues par la chambre de l'instruction. Pour le viol, elle estimera que “malgré l’attirance avérée de l’ancien militaire pour les mineures, aucun élément matériel n’a pu établir un passage à l’acte sexuel”.


A partir de lundi 31 janvier, c’est donc pour l’enlèvement et le meurtre de Maëlys De Araujo que Nordahl Lelandais comparaîtra devant les assises de l’Isère. Un procès durant lequel il devra aussi répondre d’agression sexuelle sur deux petites cousines, mineures.

Mathilde ALBERT


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